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Sumatra, en dehors des sentiers battus

Berastagi et ses volcans

Nous voilà enfin arrivés à Berastagi et nous logerons trois nuits chez nachellehomestay, une sorte d'auberge de jeunesse où finalement nous retrouvons de nombreux européens. Il faut dire que c'est sûrement le seul logement du coin. Ici les touristes sont quasi inexistants et on le comprend très vite aux regards intrigués des locaux en nous voyant.


Berastagi n'a pas de charme à proprement parlé, mais son ambiance et sa réputation pour être là ville des '' légumes '' valent le détour. Notre hôte nous a conseillé d'aller au marché local, ce que l'on a fait et c'était incroyable ! On n'a jamais vu autant de légumes au m2 ! La fertilité du sol ici rend les récoltes fructueuses, il n'y a pas vraiment de saison donc sur le marché vous trouverez les courges à côté des aubergines et des courgettes ce qui peut toujours surprendre pour nous, en bon français que nous sommes ! Les femmes du marché sont adorables et souriantes, regardant Maiw d'une certaine façon et voulant lui faire goûter tout un tas de choses. Bizarrement le piment quasi cru, elle n'a pas tenté 🤣. D'ailleurs en parlant de piment, on en a jamais vu autant. Des sacs remplis, que dis - je, un hangar entier ! Ça pique les yeux 🌶️! Ce marché est incroyable !



Le lendemain on part à la découverte du volcan Sinabung, en activité, et qui a laissé des traces de ses nombreuses éruptions entre 2013 et 2021. Dorénavant il est interdit de se rendre à moins de 5km du volcan pour des raisons de sécurité. Notre guide Abdi (dont les blagues peuvent être lassantes au bout de 10 minutes 🙄) nous explique l'histoire du volcan et des '' villages fantômes'' aux alentours. Ces villages ont été détruits et les gens ont absolument tout perdu😢. Heureusement depuis quelques années, la ville a investi dans un centre de vulcanologie et un sismographe permettant d'alerter et de réagir en cas d'éruption.





Aux alentours du volcan on peut voir les champs de légumes et les parcelles immenses ainsi que toutes les personnes qui y travaillent. La plupart des gens travaillent dans les champs, qu'ils soient jeunes où très âgés. Nous avons vu des personnes de plus de 80 ans porter des sacs de légumes énormes sur le dos et forcément ça ne vous laisse pas indifférent. A travers ce voyage, nous réalisons la chance que nous avons d'être français, on l'oublie souvent.


Le midi, Abdi nous dépose dans un ''BPK'', un boui-boui local où la spécialité est la viande au barbecue ! Le plat se compose de quelques morceaux de viande, du riz, du piment et un bouillon. Berastagi est au cœur de la culture Batak Karo, ce qui signifie qu'ici de nombreuses personnes sont chrétiennes, par conséquent la viande du BPK est du porc, si vous choisissez le bon menu 😉. Si vous choisissez le menu B2, c'est bien du porc mais si par malheur vous demandez un menu B1, vous mangerez du chien 🐕 ! Oui ici, ils les mangent. Il faut dire qu'on se disait qu'il n'y avait pas tant de chiens errants, maintenant on comprend mieux pourquoi. Dans ce boui-boui, une fois n'est pas coutume, on est les seuls étrangers, les gens sont intrigués par notre présence, on est super bien accueillis malgré leur étonnement.


Le lendemain, nous partons avec Abdi et deux autres couples pour faire l'ascension du volcan Sibayang. Pour cela, réveil à 4h10 du matin, on a un peu de route et ensuite il faut compter 1h à 1h30 de monter pour être au sommet pour le lever du soleil. Vue la brume qui nous entoure, on se dit qu'on ne va pas voir grand chose mais bon. Bingo, une fois la haut c'est la cata ! On ne voit même pas à dix mètres 😕.



Vous aussi vous l'entendez la petite râleuse ?? Ah bah oui là, Maiw est ronchon et les blagues carambar d'Abdi commencent à lui taper sur le système ! Heureusement pour ce monsieur qu'il ne parle pas français car même Laurent se lâche 🤣, on espère donc qu'il n'a pas compris ce qu'on disait 🤭.


Après cet échec cuisant, Abdi nous amène dans les hotsprings du coin. Un lieu calme et reposant pour se relaxer. Cela faisait 15 min que nous étions dans l'eau, au calme, quand on aperçoit des convois scolaires suivis d'une centaine d'enfants surexcités et euphoriques qui s'avancent en courant pour venir se jeter dans l'eau 🌊! On voit la scène d'un couple qui était pénard et là, 10 gamins qui foncent et font une bombe juste a côté d'eux ! Évidemment on explose de rire car la scène est complètement hilarante😂 . En l'espace de 15 min on est passé d'un lieu relax genre spa à une cour de récré aquatique. On a bien rigolé !




On continue la suite de notre excursion pour aller découvrir la belle cascade sipo sipo. Il est vrai qu'elle vaut le détour et que l'endroit est somptueux.



La suite c'est la visite de la plus grande pagode d'Indonésie nommée Taman Alam Lumbini. Elle mesure 47 mètres de haut et tout son revêtement couleur or est éblouissant. Il s'agit d'une réplique d'une fameuse pagode de Birmanie.





Au retour de cette folle matinée, on s'arrête au BPK pour casser la croûte, on commence à être des habitués, il faut dire que c'est bon et que ça coûte 1,50€/personne, on peut difficilement faire moins cher. On aura rarement manger pour plus de 3€/personne à Sumatra, c'est vraiment très peu cher.


Il est temps pour nous de quitter Berastagi et sa terre de volcan pour rejoindre le lac Toba, une longue route nous attend.


Le lac Toba, au coeur de la culture Batak

Nous voilà sur le lac Toba, dans la ville de Tuk tuk. Pour être autonome, nous louons notre premier scooter ! Pour être honnête, on est pas fans des deux roues, et surtout ici avec la conduite "locale", donc on décide d'en louer un pour deux avec Laurent aux commandes et Maiw à l'arrière.



Heureusement pour nous, le trafic est assez faible sur le lac Toba. Laurent roule doucement et notre scooter ainsi que nos casques (car oui on a insisté pour en avoir car ici personne n'en porte) sont de bonnes qualités, ce qui est un miracle ici. On découvre la culture Batak, ses maisons traditionnelles où vivent plusieurs familles sous le même toit. Les familles vivent en communauté, parfois elles sont de religion différentes, le mot d'ordre est respect et bienveillance !





L'intérieur des maisons Batak est très sommaire, les explications du mode de vie nous laisse stoïques mais après tout c'est leur rituel et tradition. Pour l'anecdote, le doyen de la maison explique à Maïwen comment les femmes accouchent ici, sur le seuil de la porte avec tout le village autour d'elles. La tête de Maiw semble changer de couleur pour éviter de froisser le monsieur elle ne dit trop rien, bien qu'il admette que depuis peu, les femmes vont à l'hôpital car c'est moins dangereux 😳! Sans blague. On a l'impression que pour rien au monde il aimerait changer de mode de vie, ç'est à la fois troublant et admirable, car on peu le dire ils se contentent de peu.


Autour du lac, on découvre nos premières rizières, on s'aventure sur les marchés afin de s'imprégner de l'ambiance locale, mais c'est surtout de l'odeur de poisson séché qu'on s'imprègne ! Pwaaa cette odeur 🥴, dur dur de ne pas grimacer sur certains stands. Une fois encore, beaucoup de sourires envers nous.


Malheureusement pour nous, on a eu beaucoup de pluie sur le lac Toba, et en scooter la pluie c'est pas le top. Nous avons donc un peu flâné ici, ce qui tombe plutôt bien car Maiw est malade. On aurait aimé plus s'aventurer dans des coins perdu du lac mais la météo ne nous a pas permis cela. On repart donc d'ici avec un avis un peu mitigé même si le lieu est beau, ce n'est pas vraiment un coup de coeur pour nous.




Nous regagnons le port de Parapat en ferry où nous attend une expérience locale inoubliable 😂 : le bus de nuit indonésien !


La vallée d'Harau

La vallée d'Harau, ça se mérite ! Nous avons donc pris un bus de nuit pendant 15h depuis Parapat jusqu'à Bukittingi !


Vous voulez en savoir plus sur l'expérience du bus de nuit, allez on vous raconte 👇 :

  • Sièges pour personnes de petite taille, oui les indos sont pas très grands donc la place pour les genoux c'est vraiment le minimum syndical (et pourtant on fait 1.70m)

  • Lumière bleue en pleine tête

  • Clim sur 10 degrés car oui c'est bien connu que pendant 15h t'as envie d avoir froid ...

  • Tout le monde a le droit de fumer dans le bus (et comme les Indonésiens adorent la clope bah c'est du bonheur 🥴)

  • 19464936903 virages

  • Il y a des toilettes dans le bus : alors la tu te dis, génial car bon pour 15h c'est plutôt bien. Sauf que les odeurs d'urine sont bien présentes et donnent des hauts le cœur 🤢

  • La musique a fond quand tout le monde dort. (Heureusement Laurent a eu la gentillesse de dire au chauffeur qu'en fait à 00h00 tout le monde essaie de dormir et que ça serait sympa de pas mettre de musique. Tout le bus peut le remercier 👌)

  • L'arrivée, un petit cri approximatif qui dit '' bukittingi '' donc si a ce moment là Maiw n'avait pas dit a Laurent '' je crois qu'on est arrivé '' on était parti pour je ne sais où ! On a aussi sauvé la mise à Omerine, une belge dont on a fait la connaissance dans le bus et avec qui on a sympathisé.

Voila vous savez tout ! Ça donne envie hein 😂, ça fait des sacrés anecdotes en tout cas !


En arrivant, on se rend compte que Omerine va au même endroit que nous, on partage donc le même taxi pour aller au cœur de la vallée d'Harau chez Abdihomestay.


A l'arrivée dans la vallée, c'est la claque ! Grandiose . On comprend mieux pourquoi on appelle ce lieu le ''Yosemite de Sumatra". Nous sommes entourés de géants de granite et dans la vallée, des rizières par centaines. Quel émerveillement !






Le soir autour d'un bon curry, on échange sur notre périple avec Omerine, elle nous raconte également ses mois de vadrouille dans l'Asie du Sud-est. On se marre bien, on a un très bon feeling avec elle, le même humour et ce qui tombe bien c'est que pour les deux prochaines semaines on a le même programme, on va donc tout faire ensemble.


Dès le lendemain, on se lance dans un trek pour aller au point de vue surplombant la vallée. Maiw toujours en petite forme n'est pas au mieux, mais petit à petit on arrive en haut, accompagnés de Rénal. Rénal est notre guide, assez atypique et dont le métier ne semble pas le passionner. Il nous a fait la confidence qu'il avait adoré le Covid car il pouvait rester allongé toute la journée et ce pendant plus d'un an ... Ça en dit long sur la vivacité du mec 😂! Nous on se marre bien en tout cas c'est le principal. Le point de vue est vraiment somptueux (dommage que la ligne électrique haute tension passe en plein milieu), on entend même les gibbons au loin.



On continue la découverte de la vallée en scooter, toujours avec Omerine et Rénal, et cette fois il nous amène dans un endroit que seuls les indos connaissent. On va donc découvrir de magnifiques rizières en terrasse ! C'est somptueux, vraiment. Sur la route, Maiw et Omerine sont conviées par un groupe de femmes pour battre le riz, elles s'en donnent à cœur joie. Il y a quelques échanges entre toutes ces femmes, des rires beaucoup, de la curiosité sur nos origines et ce qu'on fait là, si on aime Sumatra, bref un petit moment de partage assez marquant.










Sur le retour nous avons le malheur de tomber sur un braconnier qui a un gibbon adulte enchaîné. il pense sûrement qu'on va lui donner de l'argent pour prendre une photo avec le gibbon mais c'est tout l'inverse. Laurent lui dit qu'il trouve ça honteux, il le dit également à notre guide pour qu'il lui traduise correctement. Le bracconier a bizarrement arrêté de sourir et devient crispé. En attendant Maiw essaie de repérer où nous sommes car en rentrant nous envoyons la localisation de ce gibbon enchaîné à l'association Kalaweit pour voir si il est possible d'intervenir. Ce n'est pas grand chose en soit, mais si vous assistez a ce genre de chose, n'hésitez pas à exprimer votre mécontentement, ne cautionnez pas ce genre de comportement et n'encouragez pas le braconnage en vous photographiant avec ces animaux enchaînés, car oui ça ne fait qu'accroître le braconnage. On espère sincèrement que ce gibbon va pouvoir atterrir entre de bonnes mains. 🙏


De retour à l'auberge, Omerine et Maiw vont se balader entre filles, à la rencontre des enfants du village pour faire le plein de sourire. Ils sont adorables, souriants, un peu timides au départ et petit à petit on a le droit à des tapes dans la main et connaître leur prénom.





Le soir on fait la rencontre de Pierre et Karen, deux jeunes retraités français en vadrouille pour 3 mois en Indonésie ! Ils sont adorables. Ils nous amèneront à notre prochain étape qu'est le lac Maninjau avec leur voiture de location et c'est le début de notre petit groupe qui ne va plus se quitter jusqu'à la fin de Sumatra.


Le lac Maninjau

Le lac Maninjau estun lac volcanique située dans une caldeira de volcan. Le relief de cet endroit est atypique et somptueux. L'arrivée au lac est mythique puisque vous devez emprunter ses 44 lacets en épingle.



Heureusement Pierre est un bon pilote, donc pas de vomito pour Maiw 👍 . En arrivant, nous déjeunons tous les cinq face au lac, très heureux de trouver de la nourriture un midi. Oui c'est le ramadan depuis plusieurs jours, tous les commerces de bouches sont fermés le midi ce qui est un peu galère 🤭. Heureusement certains hôtels servent de la nourriture, mais il faut que vous soyez à l'abri des regards pour manger. Nous entrons dans la partie de Sumatra où les habitants sont essentiellement musulmans, ce qui signifie qu'en période de ramadan, le muezzin viendra égayer vos nuits et vos journées ! Il ne s'arrête jamais, enfin si de 23H00 à 4H00 du matin 🙄(vive les boules quies ). Pour ceux et celles qui ont la référence de OSS117, évidemment on y a songé... 😅.


Dès le lendemain, avec nos bolides nous partons tous les trois à la découverte du lac et c'est une belle surprise. On y découvre des rizières toujours aussi belles, les femmes nous font des beaux sourires, comme toujours.





On aura vadrouillé 3h00, c'est le temps qu'il faut pour faire le tour du lac avec un bon scooter. On vous recommande vraiment de vous arrêter ici si vous passez proche de Bukittingi. Le roadtrip continue. Les kilomètres et paysages défilent direction un petit coin de paradis.

Rimba ecolodge, entre jungle et eaux turquoises

Une fois arrivés dans la ville de Bungus, nous prenons un bateau pour rejoindre le Rimba ecolodge. Notre bateau avait sûrement oublié d'allumer le moteur car au lieu de mettre 40 min nous avons mis 1h30 🤣. La sortie en mer est sympa bien que l'on observe l'envers du décor autour de la grosse ville de Padang, avec son usine d'électricité au charbon qui pollue l'atmosphère et la vue. La ville de Padang ne donne vraiment pas envie de s'arrêter, des usines en pagaille, aucun charme ! 🙄


Heureusement loin de tout ça, nous rejoignons Rimba et on rencontre Nadège, une française vivant ici depuis 10 ans. Elle et son ex-mari indonésien ont fondé Rimba ecolodge ainsi que leur association visant à préserver les tortues, la faune locale et veiller à l'éducation des écoles aux alentours sur les enjeux écologiques. Ce lieu est un petit coin de paradis, la preuve en images.





On découvre le camp, la jungle nous entoure. Les calaos nous poussent la chansonnette chaque soir, les langurs argentés pointent le bout de leur nez également. Il y a la visite d'un serpent mais également tous les chats et chiens de Nadège qui sont là pour vous demander des caresses. Le temps de quelques jours, nous vivons tous dans cette petite communauté, tout le monde mange ensemble, échange et c'est vraiment agréable ! Karen et Pierre sont également de la partie et pour leur arrivée on leur fait une hola ! On est super content qu'ils soient là. On a pu se faire un bon tarot à 5 autour d'arak ti punch, la spécialité de Nadège🎉 !


Le snorkeling est également agréable ici, surtout pour Laurent car Maiw et Omerine ont plutôt choisi l'option "crêpe sur la plage". On part en excursion tous les cinq sur l'île de Marak, essentiellement pour faire du snorkeling et voir la patrouille des tortues de l'association.






Sur la route du retour, on fait un léger stop, on marche quelques minutes pour accéder a un magnifique point de vue nous permettant de voir les deux baies de part et d'autres du village. Splendide !



Nous passons notre dernière soirée tous ensemble, une jolie tablée autour d'une bonne bière, un succulent repas et un magnifique coucher de soleil!





Ces quelques jours à Rimba nous ont coupé du monde extérieur. Nous étions dans notre petite bulle, dans cette communauté, nous avons adoré nos moments avec Pierre et Karen à qui nous souhaitons une belle aventure en Indonésie. On se reverra à Toulouse pour un apéro digne de ce nom. Merci pour votre bonne humeur et votre humour ! 💌


Il est temps pour nous de dire au revoir à Omérine également et c'est dur dur, car après deux semaines on a vraiment créer un lien. On le dit souvent, les rencontres en voyage sont plus intenses, on avait du mal a y croire mais maintenant on sait que c'est vrai. Nous avons adoré notre petite belge qui nous aura fait mourir de rire (#nonantehuit), avec qui on a eu de beaux échanges et des fous rires ! Évidemment on se reverra, le rdv est pris à Bruxelles ou à Toulouse !



La voyage à Sumatra touche à sa fin. A travers ce récit, vous avez sûrement compris que nous sommes tombés sous le charme de Sumatra, pour son authenticité et ses habitants.


C'était un vrai coup de cœur pour nous deux. Si vous avez du temps, car qu'on se le dise les infrastructures peu nombreuses rendent les déplacements compliqués, cette île d'Indonésie est un diamant brut. Elle est loin du tourisme de masse (mais loin des hôtels instagrammables aussi ahah , c'est très sommaire, c'est aussi ça qui fait sa beauté et surtout beaucoup d'anecdotes 🤭). C'était incroyable, des souvenirs pour la vie.


Terima kasih aux indonésiens qui ont croisé notre chemin 🥰. C'était grandiose !



Sumatra, le film 📸


Il est temps pour nous de s'envoler vers une nouvelle destination... 🌴✈️! A très vite .


UnAnSurTerre 🌎




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